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Philosophie

Une compilation décousue de toutes mes lectures.

La psychologie des foules de Gustave Le Bon

La psychologie des foules explique leur irrationalité. Gustave Le Bon montre en effet dans Psychologie des foules que le comportement d’une masse d’hommes diffère de ceux d’individus isolés. Pour Gustave Le Bon, une foule n’est pas un simple agrégat d’individus mais doit au contraire être perçue, dans une perspective psychologique, comme une entité une et indivisible. La psychologie des foules révèle qu’elles sont influençables. Impulsives et irritables, elles peuvent en effet être excitées facilement et parcourir rapidement la gamme des émotions les plus contradictoires. Il se produit ensuite spontanément dans la foule un phénomène de contagion : l’idée dominante se répand dans les esprits galvanisés par l’émotion commune jusqu’à substituer l’intérêt collectif à l’intérêt individuel. D’une suggestibilité et d’une crédulité extrêmes, la foule perçoit alors les événements dans une totale subjectivité ou rien n’est invraisemblable, jusqu’à l’hallucination collective, puis elle transforme en actes la suggestion reçue. Pour autant, seule une idée simple, vague, absolue et présentée sous la forme d’une image impressionnante peut réussir à contaminer une foule, car son esprit primitif est incapable de traiter une théorie élaborée, ni même une nuance ou une relativité, qui seraient une entrave à son désir immédiat. La psychologie des foules les rend dépendantes d’un meneur. En raison de leur irritabilité et de leur impulsivité, elles ne peuvent pas réussir à s’autodiscipliner ; c’est pourquoi elles ont besoin d’un leader fédérateur personnifiant leurs aspirations qui leur permette de dépasser leur insécurité psychologique.

La servitude volontaire de La Boetie

La servitude volontaire est une énigme. Étienne de La Boétie s’étonne dans son Discours de la servitude volontaire que les sociétés semblent systématiquement présenter l’anomalie où une minorité entraîne une majorité à se soumettre à elle. L’originalité de la thèse soutenue par La Boétie est de nous démontrer que, contrairement à ce que beaucoup s’imaginent quand ils pensent que la servitude est forcée, elle est en vérité toute volontaire. La Boétie considère en effet qu’il n’est pas difficile de confisquer la liberté du peuple, car celui-ci s’abandonne naturellement au premier meneur d’hommes qui lui paraît assez sûr pour le commander. De fait, il est impossible de contraindre des millions d’individus à se soumettre au joug d’un seul ; il faut donc qu’ils s’y placent de leur plein gré. La servitude volontaire est ensuite le résultat d’un conditionnement. Elle est naturellement favorisée par la naissance dans la servitude, puis renforcée par une éducation à la servitude. La Boétie affirme que c’est par habitude de la crainte ou de la faiblesse que les hommes préfèrent se soumettre à l’autorité, et la renforcent ainsi jusqu’à lui permettre de devenir tyrannique. La population devient alors lâche au point de renoncer à exercer sa liberté – elle se contente de la revendiquer.

La banalité du mal de Hannah Arendt

La « banalité du mal » est un concept philosophique développé par Hannah Arendt en 1963, dans son ouvrage Eichmann à Jérusalem : Rapport sur la banalité du mal. Lors de son procès, Adolf Eichmann, qu’on pense être une bête furieuse et qui devrait laisser une forte impression, montre plutôt l’image d’un petit fonctionnaire médiocre, ce qui fait dire à Arendt que le mal ne réside pas dans l’extraordinaire mais dans les petites choses, une quotidienneté à commettre les crimes les plus graves.

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